Lettre ouverte à nos Elites à l’occasion des Vœux 1996 à mes Clients et Amis

publiée le : 12 mai 1996

S’il est une bienséante tradition à laquelle nous sommes sensibles, c’est bien celle des vœux du Nouvel An ; encore faut-il que ceux-ci ne prennent un aspect mécanique dont l’absence de cœur et d’âme afflige.

Aussi en ces temps de froidure saisonnière et froideur structurelle, j’ai pensé mettre, plutôt qu’un paysage hivernal, un bouquet de violettes, symbole d’un hiver qui se meurt et porteur de senteurs aux expressions romantiques. La préface du Printemps! Vœux de santé, vœux de prospérité, vœux de bonheur et de sérénité, de tout cœur je vous les adresse pour l’an 1996.

Puisse aussi (je veux être magnanime) l’an 1996, être la préface d’un printemps des idées, pour ceux qui, conscients ou inconscients, président aux destinées des États, et par là, de la Communauté Européenne « forte » de ses 38 000 000 de chômeurs ! … l’Europe vassalisée, l’Europe dénaturée par l’ombre d’une main insulaire, qui à l’évidence oriente et agit par et pour ces oligarchies, grandes prêtresse du nouvel ordre mondial… résurgence féodale ou … dangereuses utopies consistant à persévérer dans l’application erronée d’une théorie juste (la théorie des coûts comparatifs de David Ricardo).

Ainsi vont (budget titanesque à l’appui), l’O.C.D.E., le F.M.I., la Banque Mondiale, le G.A.T.T. et l’O.M.C. ! vastes institutions … à l’image du célèbre « machin » l’O.N.U., qui sur un autre registre, œuvre avec le même « succès » … vastes institutions dis-je, qui par allégeance à l’Oncle Sam se substituent à la conscience des peuples. Obstinés « collabo » des systèmes et concepts coupables de l’asthénie et souvent de « la mort clinique » de tant d’énergies et tant d’intelligences, féconds ingrédients pour sectes et autres paradis artificiels. L’antithèse des préceptes, (socle de nos civilisations) qui, il y aura bientôt 2000 ans ont conduit un jeune homme au Golgotha. L’antithèse aussi des philosophies qui d’Aristote à Montesquieu ont inspiré les artisans des formidables révolutions humaines, scientifiques, mécaniques et technologiques. Généreuses motivations, louables objectifs qui se voulaient être l’élévation de l’homme dans la paix et la modernité. Le positivisme d’Auguste Comte et aussi la sociologie d’Emile Durkheim, correctement comprise … !

Puisse l’an 1996 faire en sorte que nos « élites » du parlement de Strasbourg (pâle cerise sur un gâteau amer), et ceux de la commission de Bruxelles, redécouvrent le dessein et l’esprit des pères de l’Europe, les valeurs des sciences morales et politiques, les charmes et les bienfaits d’un verre de cru Beaujolais (les miens n’y suffiraient pas !) et les senteurs d’un bouquet de violettes.

Georges Boulon, Maître Vigneron.


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