La domestication du capitalisme, sur le socle de la réelle démocratie

publiée le : 02 Août 2011

-Vers la troisième voie-

La domestication du capitalisme, sur le socle de la réelle démocratie.
Sortir du fantasme de la notion de progrès social, par l’arbitraire du productivisme et du mercantilisme

Jamais dans l’histoire de l’humanité, une civilisation au stade achevé de ses errements, n’a crut qu’un mauvais système n’était pas un mauvais système et que le salut était ailleurs que du côté de la justice sociale, de l’altruisme, du civisme, de l’honnêteté intellectuelle et du courage politique.
En ce 21ème siècle, dès-lors que les voiles de la frime économique, du sophisme et de la démagogie politicienne seront déchirés, l’échafaudage du système des partis qui n’est qu’un rafistolage d’arrière garde, bien qu’il fut au 20ème fondé, s’écroulera face à la faillite économique et social de tout l’occident. A partir de là, les aspirations profondes des peuples pourront alors s’exprimer par les urnes, pour ensuite êtres concrétisées dans les faits.
Ainsi, l’organisation et la gestion humaniste de la collectivité, permettra de mettre en oeuvre la décroissance positive. Du point de vue économique, la décroissance positive n’est pas antinomique de l’efficacité maximale. Elle est une gestion raisonnée des ressources et des productions.
La décroissance positive (l’écologie au sens large) sera la problématique majeure à résoudre en ce XXIéme siècle. Cependant, seule l’application effective desconcepts de la réelle démocratie, permettra, par son mode de représentation, de faire renaître l’indispensable civisme. C’est-à-dire, la responsabilité individuelle s’exerçant dans un cadre institutionnel permettant une prise de conscience d’appartenance à l’ensemble de la communauté nationale et européenne. D’ailleurs, c’est sur ce socle et dans le cadre d’une Europe réaffirmée, réactualisée et ouverte sur le monde, que s’effectuera la saisie objective des impératifs géopolitique et sociaux-économiques. A partir de là, la domestication du capitalisme sera rendu possible. Les vraies réponses aux problèmes de notre temps, en dépendent.

- Notre responsabilité morale est engagée -

A défaut de cela, une récession sans contrôle possible, provoquera la ruine et l’effondrement des conditions d’existences de la société occidentale, avec des perspectives dramatiques, non seulement pour les communautés contemporaines mais pour les générations futures.
Pour relever de tels défis, il convient d’insister sur ce qui est la clé de voûte de l’édifice;
Le système électoral. En effet, l’organisation politique de la société postmoderne, doit donner la primauté au fait démocratique. Il importe avant tout, de mettre l’accent sur la conceptualisation d’institutions politiques, dotées de mécanismes permettant le vrai débat de compétences. Les problèmes techniques à traiter doivent émaner des sphères socio-professionnelles. De ces sphères, la représentativité s’exerce sans exclusion et de bas en haut.

Autrement dit, pour répondre aux exigences de l’écologie planétaire et à leur soif de liberté, et d’humanité, les peuples émancipés se gouvernent par eux-mêmes. Ils se gouvernent sur la base des valeurs et des principes conceptuels de la démocratie réelle.
Démocratie réelle, et par là, domestication du capitalisme, permettront à la civilisation de  « l’homme social de la troisième voie », de se réaliser à son propre rythme, selon ses ambitions. Qu’il s’agisse de l’acquisition des savoirs et de la réalisation de son projet de vie.En tout état de cause, dans les domaines fiscaux et sociaux, l’homme actif et créatif ne doit plus être assimilé à un outil de production. C’est seulement sur la valeur réelle du capital constitué (détenu) que doit être assise l’assiette fiscale, non pas sur le capital en formation (le travail ). Dans son rôle d’acteur économique, auquel, pour vivre, l’homme est engagé, le rapport, aptitude/ambition ne doit pas être rompu par l’arbitraire, son individualité créatrice ne doit pas être sanctionner par l’impôt.
Faut-il souligner que cette déontologie sociale et fiscale, est consubstantielle à la réalité démocratique. Cette réalité démocratique exige( au sein de chaque sphère) le dépassement de l’intérêt particulier au bénéfice de l’intérêt général des mandants, avec, pour objectif, le consensus obtenu dans le respect des intérêts légitimes, revendiqués et débattus par l’ensemble des mandatés.
L’esprit de la réelle démocratie, dans le débat d’assemblées, est l’égalisation des conditions où ne subsiste plus de distinctions de classes sociales.
Cette donnée découle du fait que les individus qui composent la collectivité, (l’État) sont socialement égaux. Ce qui ne signifie pas intellectuellement égaux, ce qui serait absurde, ni économiquement égaux, ce qui serait impossible.
L’égalité sociale signifie qu’il n’y a pas de différences héréditaires des conditions, et que toutes les professions, toutes les dignités sont accessibles à tous. Pour être concrète, cette accessibilité réclame un enseignement de qualité.
De plus, étant donné que l’acquisition des savoirs n’est pas transmissible génétiquement(…),que les fortunes patrimoniales, commercial et industrielles, sont, de fait trop précaires pour être à l’origine d’une hiérarchisation durable,inégalités de fortunes ne sont pas contradictoires avec l’égalité des conditions, ni contradictoire avec le concept égalitaire des droits et des devoirs.
Cependant, pour ne pas tomber dans le despotisme de l’autogestion, et, rendre compatible égalité des conditions et libertés individuelles, il faut que le peuple puisse faire en sorte, que ceux qui exercent le pouvoir, soient les représentants où les délégués de tous les gouvernés, et qu’ils exercent sur la base de critères institutionnels, ne permettant, ni le cumul de mandats, ni le carriérisme politique.

Au-delà du dépassement du régime des partis,les acquisitions à réalisées pour ouvrir la voie de l’altruisme et du civisme.

L’altruisme,( faut-il le préciser ?) est consubstantielle de la spiritualité, c’est la relation inséparable de la matérialité et de l’esprit, de la physique et de la métaphysique. Il participe à la nécessaire solidarité, et à une prise de conscience de l’intérêt commun à participer à l’élévation de la condition humaine. C’est la clé pour l’acquisition d’une éthique morale, concourant à mesurer toute la valeur de l’existant, et à considérer avec humilité, toutes les choses du vivant (biosphère – géosphère).

Cette relation altruisme/spiritualité, permet de percevoir les associations symbiotiques, leurs rôles, leurs interdépendances. Et en corollaire, elle révèle l’unicité de la vie terrestre qui est impartie à chaque homme. Elle lui permet d’appréhender sa chance d’appartenir à une histoire unique, donc sacrée. Elle lui donne, par l’esprit de réflexion, la liberté de « mesurer » l’espace qui sépare « son  temps » sidéral, du temps cosmique(l’inaccessible entendement du mystère de l’infinitude des infinis).
C’est cette prise de conscience, qui doit prévaloir afin de guider l’homme dans sa quête d’idéal. C’est cette disposition d’esprit, qui doit constituer la clé pour une révolution sociale, morale et politique. C’est cette clé qui doit ouvrir à cette prise de conscience, où l’histoire est pour l’homme, non pas quelque chose d’extérieur, mais l’essence de son être.

Ainsi, par l’esprit de réflexion, il réalise qu’il porte en lui l’histoire qu’il explore, il se découvre parmi les autres, et dans l’esprit objectif, il reconnaît l’histoire objet comme le lieu de son action, l’histoire spirituelle comme le contenu de sa conscience, l’histoire totale comme sa propre nature.(1) Il se confond à son devenir, comme l’humanité à sont histoire.

1) Raymond. Aron

Cette saisie de la hiérarchie des valeurs aux interdépendances irréductibles, doit permettre, dans l’organisation des activités politiques sociales et économiques, de tendre au dépassement de soi, pour viser à l’essentiel, à la justice sociale.
Ces notions de valeurs, pour substrat moral, s’avèrent d’autant plus nécessaires que dans notre monde en quête de repères, les communautés historiques ont pleinement conscience de l’irrecevabilité des critères régissant le système capitaliste livré à lui même.
Les privilèges indus et les iniquités de tous ordres qu’il véhicule, sont l’antithèse des principes démocratiques. Ils sont la négation de la déclaration universelle des droits de l’homme. Au même titre que les clivages inhérents au système des partis, ils participent aux mécanismes de déliaison sociale.
De plus, ces critères capitalistiques, qui veulent que seuls les intérêts financiers s’imposent et piétinent toute autre considération, ont pour corollaire, une mondialisation dépourvue de régulateurs où l’universalisme mercantile et son cortège de miséreux, fait craindre aux communautés historiques de perdre ce qui les définis ( les identités culturelles).
Les faits en apportent les brûlants témoignages: les inégalités sont aggravées à la fois entre les états et les individus dans le même état, et si cette globalisation produit des richesses, elle ne les concentre que sur quelques privilégiés, le plus grand nombre s’enfonçant plus encore dans la précarité et la ruine !.
L’absence de perspectives qui en découle et les frustrations qui en résultent, contribuent au développement des mécanismes psycho-sociaux à l’origine de l’incivisme, de l’insécurité et de la déliquescence de la société d’aujourd’hui.
La récurrence de ce mal qui affecte les communautés contemporaines, tend à amplifier les tendances naturelles de l’homme à l’avidité et à l’égocentrisme .
En fait, le drame de notre temps réside essentiellement dans un lourd déficit démocratique. Ce déficit est à l’origine de cette spirale terrifiante de la déshumanisation, où, à l’instar des communautés primitives, la survie économique d’un individu ou d’un groupe ce conçoit par l’élimination de l’autre!
Cette attitude est d’autant plus choquante et paradoxale, qu’elle se développe dans un monde de mécanisations, de technologies, de communications, de progrès scientifiques et de moyens de productions hautement performants. Un tout ayant pour corollaire les enseignements de notre histoire!

Ce paradoxe de déstructuration sociale dans un monde de modernité, constitue la plus pertinente démonstration de la faillite d’un système de démocratie d’apparence, inhérente au régime des partis. La fin des systèmes politiques du XXème siècle. En conclusion, l’incohérence, l’inconsistance et l’impertinence des pouvoirs exécutifs et législatifs, entérinent leurs caducités et révèlent leurs soumissions aux dictats d’un capitalisme primaire. C’est-à-dire,un ultra-libéralisme revenu au primitivisme tribal du « chasseur-cueilleur ».

- L’INERTIE COUPABLE -

En dépit de ce contexte délétère, certaines catégories d’individus (pas seulement les plus favorisés!) s’accommodent d’un régime de démocratie d’apparence. Ils optent pour le confort de la neutralité, avec l’espoir d’être du bon côté du manche pour tirer les marrons du feux!
Réfléchir le monde pour lui donner un sens, ne les concerne pas ! Et pourtant les données et les savoirs sont aussi détenus par eux! Ils ont les aptitudes à analyser et à conceptualiser. Bon nombre détiennent des postes clés ( les maires, les chefs d’entreprises, les cadres des administrations, les notables du tertiaire..etc..etc..) Généralement, ils détiennent les moyens de diffuser et d’informer! En dépit de cela, ils se cantonnent dans l’affliction de façade. Ils suggèrent la charité, ils se complaisent dans la critique stérile, la controverse politicienne, le constat fataliste, occultant les causes des maux. Tout ceci, au profit d’une immédiateté de plus en plus incertaine, et au détriment d’une ouverture vers un devenir commun humanisé; c’est-à-dire, vers la réelle démocratie. Dans l’opacité morale de cette inertie coupable, la pérennité des avantages indus dévolus aux nantis du système, conduit ces derniers à considérer ce qu’ils reçoivent et ce qu’ils détiennent comme légitime. Ils ne parviennent pas à distinguer la voie possible des concepts de justice et d’équité. Ils sont sans réaction face aux signes annonciateurs du système en phase final ! A croire qu’ils n’ont plus de miroir mental (?) ne pouvant imaginer les perspectives probantes d’une éthique fiscale, sociale et économique. C’est-à-dire, une éthique promue, soutenue et renforcée, par une dynamique relationnelle d’investigation et de gestion, inhérente aux principes et aux critères d’une réelle démocratie.

Celle là même, qu’en écho à MALRAUX, ils appellent implicitement de tous leurs vœux; Etrange paradoxe !! C’est ainsi que jusque là, en occident, perdure une démocratie de simulacres où deux mondes se côtoient: l’opulence et la misère! Cela, pour la seule « raison » des partis, l’état partisan par alternance, où le « jeu » politique des partis et leurs oligarques, consiste à privilégier la connivence, la machination, l’hypocrisie et le péculat.

Pour sortir du narcissisme politicien,
La liberté doit être assise sur la réalité démocratique

Le terme premier qui constitue la notion de liberté, c’est l’absence d’arbitraire. Il faut donc (en référence à MONTESQIEU) que le pouvoir arrête le pouvoir, qu’il y ait une pluralité de centre de décisions, d’organes politiques et administratifs qui s’équilibrent entre eux. En dernière analyse, puisque tous les hommes participent du souverain, il est normal que dans l’intérêt individuel et collectif, par l’alternance d’une représentation, procédant de tous les acteurs sociaux- économique, la souveraineté soit détenue par l’ensemble des citoyens.

Juin 2007. Georges Boulon.


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